ALIEN NOSEJOB : Le pied de nez

Chronique (2023)
                    Le cerveau de notre chroniqueur va essayer de trouver de la cohérence au dernier album de ALIEN NOSEJOB, alors qu’il n’y en a pas.
 
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          L’album a-t-il encore une belle vie devant lui ? L’exercice de style, toujours très important chez les artistes, se voit mis à mal par les nouveaux modes d’écoute via les plateformes. L’auditeur consomme de la playlist et du single clippé sans trop s’attacher à l’artiste qui se cache derrière. ALIEN NOSEJOB s’inscrit comme musicien dans cette évolution. Il se définit comme un artiste de la génération micro-ondes. Faut que ça aille vite et que ça se consomme vite. Le spectre de la malbouffe n’est pas loin.

Paru à l’automne 2023 sur le label de Melbourne Antifade Records et le label américain Goner Records, The derivative sound of… or a dog always returns to its vomit est une nouvel fois un pied de nez à tous ceux qui s’étaient entichés de l’artiste australien car Jake ROBERTSON a décidé de tout changer. Aux oubliettes le punk lo-fi sauvage, à la poubelle le glam rock ou le garage. Ce nouvel album va explorer la power pop garage du milieu des années 60 que tous les fans des compilations Nuggets ou Songs from the crypt vénèrent. Ça marche, même si l’album est un patchwork de titres composés sans préméditation. On arrive toujours à trouver un corps à ce disque.

Un patchwork de titres composés sans préméditation

ALIEN NOSEJOB est né en 2017 comme une sorte de récréation dans la tête de Jake ROBERTSON. Personne n’aurait dû en entendre parler, mais Jake n’était pas n’importe qui dans le micro-univers du rock à Melbourne. Au milieu des années 2010, Jake évoluait comme guitariste, chanteur punk dans les fleurons punks australiens qu’étaient HIEROPHANT ou AUSMUTEANT. Il faisait également partie des FROWNING CLOUDS, un groupe plus garage folk, dans la lignée de la mode californienne du beach goth porté haut par The GROWLERS.

À quoi pourrait donc ressembler l’exercice de style ALIEN NOSEJOB ? Cela reste difficile à définir, tant chaque album (toujours enregistré en peu de temps dans les studios de son pote Billy GARNER, tenancier du label Antifade Records) est une surprise musicale. Du punk classique et brut avec Suddenly everything is twice as loud à de la new-wave avec Paint it clear, en passant par du glam rock sur Stained glass.

Des titres dignes de figurer sur les compilations NUGGETS !

Avec The derivative sound of…or a dog always returns to its vomit, ALIEN NOSEJOB explore le rock du milieu des années 60, avec une coloration dans les gimmicks de guitares, très marquée par la cold wave, en particulier sur I’m lost qui ouvre l’album. Jake ROBERTSON a un sens inné de la mélodie et ne cache pas sa voix dans un flot de saturation (No identity ou There was a time I called her mine sont surprenantes). Les titres Split Personality ou Storie of love, pourraient figurer sur les compilations NUGGETS qui rendaient hommage au rock garage des années 60. Avec Zipped up et No identity, on flirte avec les sonorités western folk d’un Lee HAZLEWOOD. Jake ROBERTSON conserve tout de même son insouciance punk sur les titres tel que Second chance ou Work out.

ALIEN NOSEJOB réussit le coup de force de faire se rencontrer dans sa musique les vieux groupes garage des années 60 et la néo dark folk californienne des années 2010.
 

M. ARTY

(19 décembre 2024)

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ALIEN NOSEJOB. The derivative sound of… or a dog always returns
to its vomit
(Goner Records / Antfade Records, 2023)

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Pour prolonger...

ALIEN NOSEJOB : Bandcamp

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Photographies : Isobel BUCKLEY
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