Wolf Mountains

Birthday Songs For Paul (Retard Records) // par Lætitia Lacourt
Après Zhod de Leipzig et Sick Hyenas d'Hambourg, on continue chez les teutons avec Wolf Mountains. Pour croiser le loup, il faut se faire chaperonner jusqu'à Stuggart, entre collines et vallées.

Reinhold Buhr, Thomas Zehnle, Kevin Kuhn y ont enregistré leur premier LP, « Birthday songs for Paul », sorti début juillet sur Retard Records. Influences revendiquées ? Oblivians, Jay Reatard, Nobunny, Float Riverer, The Blowholes, the Yardbirds, Warlus, Prince, Shrimp Boat, BeeGees. Sur ces derniers, on conseille d'ailleurs leur cover bien branleuse de « I started a joke » à faire défriser les frères Gibb.

Wolf Mountains, c'est surtout ce que chaque joueur de l'Équipe de France de Foot aurait dû écouter avant le coup d'envoi du match contre l'Allemagne. Et si Benzema, Giroud, Griezmann, Debuchy & co s'étaient entraînés sur ce rock garage punk trash, ça nous aurait laissé une chance de mettre une branlée aux Brésiliens. L'album dure à peine une mi-temps mais secoue autant qu'une finale opposant Harald Schumacher et Patrick Battiston.

La tension qui monte (« Nobody ever called »), le coup d’envoi (« Take the money and run » – un titre qui devrait parler aux footballeurs),  les attaques et la défense (« Lights in the sea ») le goal qu’on n'a pas vu venir (« Espion revisité », titre de 1 seconde), la contre attaque (« Pop toaster »), les coups de crampons (Kill ! Kill ! kill !), la première mi-temps le moral dans les chaussettes (« H.C »), la seconde mi-temps remontés à bloc (« Love Letter ») : c’est joué dans l’urgence et la hargne, et c’est bien plus punk que les coupes des footballeurs.

Puis arrive ce titre, « Your Blues / people’s song ». Parfait pour accompagner la plus belle action du match, la faute et le carton rouge. Un morceau de 7 minutes aussi efficace qu’un penalty, qui fait basculer l’album et qui fait aimer Wolf Mountains. Tout y est : cris rageurs, chœurs blindés de wou-wou, guitares lo-fi, rupture dans la rythmique, un titre autant parlé que chanté qui ne peut laisser indifférent. « Velvet fingers » envoie sur le banc de touche. On assiste impuissants aux prolongations sur « Hold Yr Girl #2 » et « Summer’s gone ».