Stax la menace // REZA STAX / Bandcamp

Recherche Bandcamp et chronique (2023)
        Ce mois-ci, notre digger du Bandcamp navigue de piles en piles de disques (numériques), passe de la soul au hip hop et n'oublie pas de claquer des doigts.

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     Pendant longtemps, on demandait aux fans de rock s'ils étaient BEATLES ou STONES [Cela continue dans une revue papier, NDLR]. Comme si on ne pouvait pas être les deux... Pour le rhythm and blues et la soul des années 1960, l'alternative serait plutôt entre les labels Motown et Stax. Là encore, on peut communier aux deux chapelles et il y a un grand nombre de disques Motown que j'apprécie énormément, mais j'ai un goût particulier pour les productions Stax, avec leur énergie et la simplicité de leurs arrangements.

Le catalogue officiel Stax contient un nombre impressionnant de pépites, mais ce qui est fou c’est que, près de 50 ans après la faillite du label, on continue de fouiller dans ses tiroirs et d’y trouver des inédits d’une qualité impressionnante.
C’est le cas récemment avec le coffret Written in their soul, soit 146 titres répartis sur 7 CD, constitués de démos et de chansons produites mais non publiées. Et ce qui est bien avec Bandcamp, c’est qu’on n’est pas obligé de sortir 100 € pour s’offrir le coffret, puisqu’on peut l’écouter librement et en intégralité et se délecter de perles comme Come on dance with me par Rufus THOMAS,  Stay with me par Eddie FLOYD ou la démo originale du Respect yourself des STAPLES SINGERS.

Le thème était donc tout trouvé pour aller farfouiller dans Bandcamp ce mois-ci, découvrir des artistes ayant « Stax » dans leur nom, un terme qui reprend le début des noms des fondateurs du label (Jim STEWART et Estelle AXTON) et qui est également  une façon commune d’écrire « Stacks », soit des empilements, comme la pile de 45 tours que l’on voyait sur l’un des logos de Stax.

Pour commencer, on ne va pas trop s’éloigner de la maison avec l’album Anonymous Choir sings Stax, où, vous l’avez deviné, la CHORALE ANONYME rend hommage à Stax en reprenant 12 de ses titres. L’album s’ouvre avec une version du très beau After laughter de Wendy RENE.

On reste dans les parages du label avec le Movement music EP de BLACK STAX, dont la pochette fait référence à celle de Bitches brew de Miles DAVIS. Musicalement, on est dans des ambiances soul/hip hop qui, dans les meilleurs moments, rappellent la météorite ME PHI ME.

On va s’éloigner franchement du son Stax original avec AJAX STAX, qui donne dans la techno/house. J’apprécie toujours quand les Américains se lancent dans des titres en français, mais point trop n’en faut : Doucement, tiré de l’album Headspace, est un instrumental...

Ensuite, de clic en clic, de Stax en Stax, je suis passé d’un style musical à l’autre : le post-funk de Martha STAX et son album No pop, qui compte aussi une chanson nommée Rock ‘n’ roll, qui a des accents à la TOM TOM CLUB ; les chansons à la guitare acoustique de STAX VERSES sur son Drunken nights n’ drunken fights ; le rock springsteenien du Too good to be true d’Eddie STAX ; ou le punk espagnol de STAX, dont l’intro de No hay caso évoque étrangement celle du Ceremony de NEW ORDER.
 
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Tout ça était bien sympathique, mais j’ai su que j’étais arrivé au bout de ma quête quand j’ai découvert l’EP Stax la menace de Reza STAX. Un disque hip hop/rap enthousiasmant, particulièrement la piste Aspirine, très courte (moins de deux minutes), mais qui percute (« Tu veux prendre l ‘air comme Youri Gagarine mais tu ravales tes mots comme si t’avais un gargarisme »).
Il est indiqué sur la page Bandcamp que Reza est originaire d’Alpine au Texas. Il est clair pourtant, et pas seulement parce que ses textes sont en français, qu’il est plutôt de Paris, France.
Stax la menace date de 2013, mais dix ans plus tard Reza STAX est toujours actif. Il a notamment publié en 2022 Expropriation culturelle vol. 2, en collaboration avec S.O.A.P. Et vous savez quoi ? Sa pochette fait elle aussi clairement référence à celle de Bitches brew.
   

Pol DODU

(27 octobre 2023)

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REZA STAX. Stax la menace 
(Autoproduction, 2013)

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Photographies :  DR ; illustrations (c) Stax
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