Mike Krol

Turkey (Merge Records) // Par David Leprince
Avant d’être musicien, Mike Krol était graphic designer. Diplômé de la School of Visual Arts de New York, cet originaire de Milwaukee dans le Wisconsin prend la route de Madison pour travailler comme créatif dans une agence de pub. Il bosse pour des grandes marques (Nike, MTV…), est talentueux, gagne des prix, tombe amoureux… et se fait larguer. Il décide alors de tout plaquer. Direction la ville des Anges. Il paraît que la déprime est moins pénible au soleil.

Après deux albums sortis chez Counter Counter Culture (I Hate Jazz en 2011 et Trust Fund en 2013) Mike Krol déboule en août dernier sur la scène nationale US comme une dinde dans un jeu de quille, en signant chez Merge Records (label d’Arcade Fire, Superchunk..) un 3ème album nommé Turkey.
 
Porté par un superhéros déguisé en flic, Turkey s’enquille aussi vite que les shots au bord du zinc et dure aussi longtemps qu’une relation sur Tinder. 19 minutes.
Mike Krol y dégaîne pied au plancher 9 morceaux ravageurs, dans lesquels il aborde avec humour et dérision l’emmerdante invitation reçue pour le mariage d’une ex (save the date), la douleur provoquée par une piqûre de cactus (Cactuses), le vélo qu’on lui a volé (Neighborhood Watch), et conclue son album par un interlude au piano (Piano shit), stoppé net par un je n’ai pas signé pour cette merde. Rideau.
 
Turkey fait partie de ces plaisirs coupables dont la formule reste efficace et réveille l’insouciance de l’ado pré-pubère que tu fus un jour. Il te colle un teenage kick dans les rotules et t’envoie valser du côté de chez Jay Reatard, en hurlant Live fast Die young.
La maturité aidant, on finit quand même par se demander si cette petite sucrerie de 19 minutes est de l’art ou un cochon qui se verrait bien un jour finir en tirelire, aidée par une hype ambiante. Fuzz se transforme aujourd’hui très facilement en Buzz.
 
En attendant de vérifier auprès de l’intéressé qu’il n’est pas en train de nous enfumer (interview à suivre), je règle la note et me déleste de 4 rhinos.
Parce qu’il le vaut bien.

+++++++ English Version +++++++ Oscar Mavioch

Before he was a musician, Mike Krol was graphic designer. Qualified of the New York School of Visual Arts, the boy from Milwaukee (WIN. USA) took the road to Madison to work as a creator in an advert agency. He worked for big trademarks (Nike, MTV...), and, as talentuous, he won prices, falled in love... and got dumped. So, he decided to stop everything. Went to City of Angels. Depression seems to be easier under the sun.
After two albums released on Counter Counter Culture (I Hate Jazz in 2011 and Trust Fundin 2013) Mike Krol came out on last august on the national US stage as a sick chicken in a picnic, signing in Merge Records (Arcade Fire and Superchunk's label...) a third album called... Turkey.
Carried by a superhero dressed like a cop, Turkey is listened as fast as you drink the shots on a bar and is as longer as a relationship on Tinder. 19 minutes.
Mike Krol shoots very fast nine devastating titles, where he tackles with humour and mockery the pissing-off invitation to the wedding of his ex-girlfriend (“Save the date”) ,the pain you feel after a cactus prick (“Cactuses”), his stolen bike (“Neighborhood Watch”), and concludes his album by a piano interlude (“Piano shit”) , stopped stragiht by: “I haven't signed for that shit”. End.
Turkey is a part of those guilty pleasures whose formula stays efficient and awakes the lack of consistance of the prepubescents teenagers you have been before.
He teenage-kicks you in the knees and send you in the Jay Reatard's arms, shouting “Live Fast Die Young”.
Helped by maturity, you finally wonder if this sweet 19 minutes candy is lard or pigs that could expecting to become a piggy-bank, assisted by the hype society around. Fuzz transforms easily itself in Buzz.
I hope to verify beside him if he's not kidding us in a soon interview. Anyway, I pay the bill with 4 Rhinos. Fair enough
Because he's worth it.