Black is beautiful : The BLACK ANGELS

Interview (2023)
                    À l'automne 2023, les BLACK ANGELS sortaient Wilderness of mirrors sur le label Partisan Records. L'hiver qui suivit, les Américains et l’Américaine ont quitté Austin (Texas) pour mettre en valeur cet album lors d'une tournée européenne. À cette occasion, notre envoyée spéciale (La SCANDALEUSE) a eu la chance de les interviewer, juste avant leur concert à La Belle Électrique, à Grenoble.
 

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"Attiré par le côté sombre du VELVET UNDERGROUND"

Peut-être que l’on pourrait commencer l’interview par une question basique qui touche au VELVET UNDERGROUND. Vous dîtes que, dans chaque album, il y a un lien avec eux. C’est déjà le cas dans votre nom… Dans quelle mesure ce groupe nourrit votre musique et le projet des BLACK ANGELS ?

Alex MAAS : Oui, c’est de là que vient notre nom, du titre The black angel’s death song, c’est le lien principal. Mais j’ai toujours aimé le VELVET UNDERGROUND, parce que leur musique était simple, ça semblait primal, facile à jouer, facile à écouter. Ils ne donnaient pas l’impression d’avoir trop travaillé ou forcé l’écriture d’un morceau, même si c’est probablement faux… J’ai grandi en écoutant les BEATLES, donc, lorsque j’ai entendu le VELVET UNDERGROUND pour la première fois, je me suis dit putain !, c’est tellement différent des BEATLES et de leur sunshine. Après ça, j’ai commencé à écouter la musique sous une autre perspective. J’étais attiré par le côté sombre du VELVET UNDERGROUND.  
Stephanie BAILEY : Ce qui me séduisait chez le VELVET UNDERGROUND, c’était la simplicité de leur musique, et le fait qu’il n’y a pas d’extra dans les morceaux qu’ils créaient. Tout était dans le feeling. Et leurs paroles étaient également très importantes et super cool. Et tout le mouvement auquel ils appartenaient qui se passait à cette époque ! Les chansons, dont le rythme était simple, le tout avec les guitares, ça représente pour moi la base de la musique : une expression, pas surfaite, qui va tout droit à l’essentiel. C’est ce que j’aime chez eux. Nous avons donc beaucoup de liens avec eux : bien sûr, notre nom qui vient de The black angel’s death song, mais aussi notre titre Vikings, qui est un peu notre Venus in furs [On pourrait aussi penser à All tomorrow's parties, NDLR].
Christian BLAND : J’ai commencé a écouter le VELVET UNDERGROUND après avoir entendu The DOORS, ce qui m’a entraîné à écouter beaucoup de groupes du côté plus sombre du rock psychédélique, la face cachée, à l’opposé de la tendance sunshine pop. C’est plutôt le revers de tout ça, le type de son qui rappelle la ville sale. Pour moi, ça ressemble à ça le VELVET UNDERGROUND. Je devais avoir 18 ans quand j’ai commencé à les écouter, c’était avant d’avoir appris à jouer de la guitare. Et leur approche très minimale m’a inspiré et aidé à apprendre la guitare. Pour moi, le plus minimal, c’est aussi le plus puissant. Avant même l’existence des BLACK ANGELS, Alex et moi avions écrit un titre qui s’appelle Mirror yourself. Ce mot, Mirror, revient également dans Wilderness of mirrors. Leur titre I’ll be your mirror est un thème pour nous. Dans nos paroles, nous exprimons ce que nous observons de la société dans laquelle nous vivons, et nous y reflétons ce que l’on voit, en espérant aider les gens à naviguer à travers cette "jungle de miroirs” (Wilderness of mirrors). Oui, on adore le VELVET UNDERGROUND ! [Rires]

Lorsqu’on observe leur carrière, on réalise que ce n’était qu’un flash, ce fut très court. 

Oui, c’est fou, j’y pense beaucoup, même pour les BEATLES par exemple, ça n’a duré qu’une dizaine d’années, peut-être 13 ans. Notre groupe existe depuis presque 20 ans et c’est incroyable pour moi. La formation originale du VELVET UNDERGROUND n’a existé que 3 ans. C’est une inspiration pour les générations à venir. À l’époque, les gens ne les connaissaient pas vraiment, pas comme les DOORS, par exemple, qui ont tout de suite connu un succès énorme. Pour le VELVET UNDERGROUND, ça a mis au moins 25 ans, ça a dû mariner, et maintenant le groupe fait partie de la société. 
Stephanie : Ça faisait partie de la contre-culture et ça s’est développé par la suite.
Christian : Oui, encore une fois, c’était la face cachée et sale du rock, c’était différent du rock qu’on faisait a l’époque à San Francisco. 

Oui, mais votre musique n’est pas si simple, la votre est plus riche, avec les drones, etc.

Alex : Oui, mais on ne cherche pas à faire la même chose, ni à s’égaler à eux. La simplicité et l’approche minimaliste dont on parlait, ce que John CALE a apporté au VELVET UNDERGROUND lorsqu’il jouait avec Tony CONRAD [Dans The PRIMITIVES, avec Lou REED aussi, NDLR] ; sans cela, le groupe aurait probablement été un groupe de rock’n’ roll au sens plus traditionnel du terme. Mais parce que John CALE y a apporté ce coté sexuel, je pense que ça a tout changé. C’est bien de ne pas trop réfléchir lorsqu’on écrit de la musique, mais nous ne pouvons pas faire exactement la même chose non plus, car ça a déjà été fait. On a beaucoup d’influences.
 

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tba_live_11_ok.jpg, by Bingo

"Ne jamais essayer de forcer les choses"

Comment ça fonctionne pour vous, lorsque vous avez de nouvelles idées, de nouveaux morceaux ? Est-ce que tout part des paroles, ou laissez-vous faire les choses lorsque vous êtes ensemble? C’est un groupe très lié, fusionnel. 

C’est toujours différent pour nous, mais en général, la musique vient en premier, puis les paroles suivent. C’est pas comme si on se retrouvait tous dans la même pièce et que l’on décidait d’écrire une chanson sur… je ne sais pas… l’argent, ou plutôt le manque d’argent par exemple [Rires]. La musique peint une image et nous décrivons ce nous voyons dans cette image.
Stephanie : Parfois, un de nous a déjà écrit un bout de chanson et le reste se poursuit avec le reste du groupe. Parfois, c’est l’intégralité d’un morceau et on y apporte quelques modifications. Lorsqu’on l’écrit tous ensemble, la chimie opère, et la musique devient une chanson. En général, on a une idée de la mélodie pour le chant et nous réfléchissons ensuite aux paroles.

Vous participez tous à l’écriture des paroles ?

Alex : Oui, nous écrivons tous ensemble. 
Christian : La musique impose le sentiment, le feeling. Nous sommes tous très visuels, donc nous nous servons tous de ces images qui nous viennent à partir de la musique. Sur scène, nous avons du visuel. 
Alex : C’est plus simple d’écrire les mots d’abord. Le contraire me paraît presque impossible. 
Christian : Et tellement forcé. Pour nous, c’est plus organique. 
Alex : Beaucoup de gens écrivent de cette manière, et il n’y a rien de mal à ça. Surtout dans la pop, les très gros groupes, comme les groupes de country Américains, ont des “songwriting groups” qui leurs écrivent leurs paroles, avec tous les mots clefs, genre whiskey, pick up truck [Rires]. Ces groupes sont énormes et ont beaucoup de succès. 
Christian : Ils ont trouvé une formule qui marche et qui génère de l’argent.
Alex : Notre formule, c’est simplement de vouloir être émus par la musique, et si on n’y arrive pas, pourquoi faire de la musique, si ça ne nous fait pas du bien ?

Comme tu l’as dit, c’est plus que la musique, c’est aussi tous les visuels. Vous avez un monde cohérent et très riche grâce aux visuels sur scène, mais aussi les vidéos, les posters, les pochettes de vos albums. Travaillez vous toujours avec le même artiste, ou est-ce un de vous ? 

Christian : Oui, c’est moi ! [Rires] J’ai étudié le design graphique et la publicité à l’Université. J’ai réalisé les pochettes d’albums, la plupart des posters, etc. J’ai toujours eu une vision de ce qui correspond à l’esprit des BLACK ANGELS. La plupart du temps, c’est moi et, lorsque c’est quelqu’un d’autre, nous devons tous approuver, bien sûr. Nous avons une nouvelle personne qui s’occupe des lumières et des visuels sur scène pour le nouvel album et il vient de la même école en terme d’inspiration, du même monde. Nous lui donnons des images, mais il apporte aussi sa propre touche. Nous trouvons toujours des personnes qui viennent du même monde, qui ont les mêmes inspirations que nous, pour que tout se passe naturellement, sans que ça ait l’air forcé. “Ne jamais essayer de forcer les choses” comme m’a toujours dit ma mère depuis mon plus jeune âge ! [Rires]

C’est un bon conseil ! C’est tout un voyage dans lequel vous invitez les gens à vous accompagner, à travers votre musique et vos concerts.

Stephanie : Oui, dans lequel tout le monde est accepté. Et les gens nous apportent quelque chose en retour également, chaque soir. Nous sommes très chanceux.
 

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"À chaque fois que tu ajoutes un nouvel ingrédient à ta soupe,
                                                                    elle aura un goût différent"

Vous avez créé un festival et une association, la Reverberation Appreciation Society, qui est une communauté avec ses propres idées et idéaux, et ça vous apporte beaucoup de possibilités. Vous voulez partager cela avec les gens ?

Christian : Oui, on a pu faire ça grâce aux BLACK ANGELS, ce qui est incroyable. Ça a commencé avec le Austin Psych Fest en 2008, qu’on a décidé de faire en même temps que South By South West, au milieu du mois de Mars, comme tous les groupes y sont déjà tous de passage… C’est une occasion pour tous les groupes qu’on a rencontré sur la route, et tous nos amis, de s’y produire.
Alex : Et aussi pour tous ceux qui ne sont pas invités à SXSW.
Christian : On voulait juste égoïstement y faire jouer tous nos amis, tous les groupes qu’on aime, et ça a tout de suite marché.

C’est un festival très populaire maintenant.

Je ne me doutais pas que ça puisse prendre une telle ampleur. Je crois que, la première année, environ 700 spectateurs sont venus, dans une énorme grange rouge. En 2015, ils étaient 10 000. Puis, nous avons dû annuler l’année suivante, ce qui nous a un peu essoufflé, mais ça revient doucement. Ce que je trouve étonnant, c’est que c’est un peu à double tranchant : d’un coté le mouvement psych underground paraît énorme, et en même temps il grandit vraiment dans l’underground...
Alex : Je pense que dans ce mouvement, les gens prennent la musique très au sérieux, c’est presque spirituel pour eux, c’est ce que j’observe avec Levitation et Austin Psych Fest. Cette communauté comprend beaucoup de collectionneurs de vinyls, ils achètent les posters, ils prennent la musique très au sérieux, c’est une thérapie pour eux, et c’est vraiment cool de voir ça. On a toujours dit que si le Psych devenait la Pop, notre Terre serait un monde meilleur et je pense toujours que c’est le cas. Je sais que les grandes stars de la Pop, comme Justin BIEBER et Harry STYLES  volent probablement quelques trucs à cette communauté [Rires], mais c’est inévitable. Si tout le monde écoutait de la Psych, je pense vraiment qu’en effet le Monde serait meilleur..

C’était une de mes questions : votre musique est-elle une sorte de thérapie pour vous ? Les messages que vous transmettez dans cet album sont comme adressés à tout un chacun. C’est comme si vous disiez « ok, on sait que ce monde et ces sociétés sont dures et sombres, mais on va y arriver tous ensemble, on va traverser les choses ensembles, on sera plus forts ».

Christian : En effet, je pense que chaque chanson sur cet album évoque cela : comment naviguer dans ce monde sens dessus dessous dans lequel nous vivons

Vous avez eu dans le passé plusieurs line-ups. En ce moment vous avez deux nouveaux membres.

Alex : C’est rare que les groupes restent ensemble si longtemps, ça fait longtemps que nous sommes mariés [Rires], nous avons déjà divorcés avec deux personnes qui ne sont désormais plus dans le groupe. Ça pourrait bien sûr se reproduire, mais, en ce moment, je pense que nous avons le meilleur line-up qu’on ait jamais eu. Tout le monde s’entend super bien, a la tête sur les épaules, a de l’humilité, et aime notre musique. Et j'espère que ça va continuer comme ça. 

Qu’apportent-ils au projet, à votre son ? Dans cet album il y a notamment des samples et beaucoup de voix.

À chaque fois que tu ajoutes un nouvel ingrédient à ta soupe, elle aura un goût différent. Je ne sais pas comment le décrire autrement. Chaque nouvelle personne apporte un élément nouveau au groupe, mais ça reste toujours les BLACK ANGELS
Christian : Nous trois, nous sommes là depuis le début, nous sommes les fondations du groupe. Mais le temps passe vite, ça fait déjà dix ans que Jake est avec nous, et Ramiro, qui n’a que 26 ans, vient de nous rejoindre pour ce nouvel album. C’est bien d’avoir quelqu’un de si jeune avec nous, ça nous rajeunit, c’est très “avant-garde” ! [Rires]
 

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"Il faut se durcir la peau, être plus ferme"

Parlons un peu des femmes dans le monde de la musique. Ça n’est pas simple pour une femme de faire partie de l’industrie musicale car elle est principalement masculine. Comment le vivez-vous ?

Stephanie : Il y a beaucoup de milieux principalement menées par des hommes, mais, pour moi en tout cas, étant la seule femme dans le groupe, j’aime ça. Enfin… attendez, on reprend, j’ai un peu la gueule de bois aujourd’hui… [Rires]

Qu’est-ce que vous avez bu, de la Chartreuse peut-être ?

Trop de fondue ! [Rires] Et une liqueur de mangue qui avait le goût du nettoyant pour les sols… [Rires] Il y a de plus en plus de femmes dans l’industrie de la musique, en effet. Quand j’ai commencé, en 2004, on me posait des questions du genre : “C’est la batterie de ton petit-ami ? ”, ou bien “Où est le batteur ? ” Je suis là ! Mais, pour moi, ça n’a jamais été très difficile, parce que les quatre hommes avec qui je suis sont comme une famille. Je n’ai grandi qu’avec des femmes, je n’ai que des soeurs, j’ai donc du m’y adapter et j’ai beaucoup appris. Si j’avais été solo, ça aurait été beaucoup plus dure. J’ai dû apprendre à m’y faire entendre, et j’ai pu y observer beaucoup plus de résistance. Mais je pense qu’il y a beaucoup de changements et plus d’opportunités maintenant pour les femmes. Je vois beaucoup de femmes aux lumières, des ingénieurs du son, etc. Dans le Monde d’aujourd’hui, d’une manière générale, il y a du mouvement, les choses évoluent, les femmes sont de plus en plus acceptées, écoutées, elles sont plus fortes. Il faut se durcir la peau, être plus ferme.

On vient parfois vous demander des conseils, vous poser des questions ?

Oui, et des filles très jeunes parfois. Leurs parents les amènent nous voir jouer et elles me demandent comment j’ai commencé, “comment tu fais si ou ça ? ”, etc. et j’adore ça, voir des kids s’épanouir et désireux de poursuivre leur passion, sans se sentir freiné par leur sexe ou leur genre. J’ai vraiment été témoin de beaucoup de changements depuis les vingt dernières années. Dans cette salle [La Belle Électrique, Grenoble, NDLR], par exemple, il y a pleins de femmes ! Nous sommes sur la bonne voie. 

Avez-vous pu observer des différences entre les pays dans lesquels vous voyagez ?

Oui, je pense que l’Europe est plus progressive, par rapport aux Etats-Unis, c’est certain. L’Amérique du Sud est un peu en retard dans ce domaine, l’Australie également. 

Vous aviez un modèle lorsque vous appreniez à jouer ? Vous avez choisi Nina SIMONE dans la playlist que je vous ai demandé de réaliser pour votre Carte blanche.

Je l’aime beaucoup. Je n’avais pas vraiment de modèles, mais quand j’apprenais la batterie, j’écoutais la musique et j’essayais de reproduire ce que j’entendais. J’ai pris deux cours de batterie et ma mère est venu me chercher au milieu de la deuxième leçon en me disant “Non ce mec est drogué, je te ramène à la maison!” [Rires] La honte! J’ai commencé à apprendre en écoutant Patty SCHEMEL, de HOLE. C’est la première batteuse que j’ai étudiée. 

C’est rare, une femme à la batterie.

Oui, surtout à l’époque, quand je suis née, dans les années 40 [Rires] !

Mais ça l’est toujours, en fait.

Personnellement, quand j’ai voulu faire de batterie, ma mère m’a toujours soutenue dans ce choix, depuis le début, donc je ne l’ai jamais perçu, à l’époque en tout cas, comme un truc spécifiquement pour homme ou pour femme. C’est plus vers 9, 10 ou 11 ans que j’ai commencé à le ressentir, mais ça m’a d’autant plus motivée et inspirée à participer à ce changement. 

Maintenant, vous êtes un modèle pour pleins de filles, de femmes...

J’espère pouvoir montrer aux jeunes filles que c’est possible de poursuivre sa passion, que ce soit dans la musique ou autre, sans avoir le sentiment d’être freinée.

C’est votre message ?

Oui. Même si, pour moi, c’est facile à dire, puisque j’ai une mère, Alison BAILEY, qui m’a toujours poussée à faire ce en quoi je croyais. Tout le monde n’a pas cette chance. Mais si je peux être une inspiration, c’est vraiment génial !
Christian : Je viens de penser à quelque chose d’intéressant… Alex et moi avons, tous les deux, deux grandes soeurs. J’ai donc grandi avec la certitude que les femmes sont fortes. C’est donc tout naturel pour nous d’avoir une femme forte à la batterie. Elle est le battement de coeur du groupe. 
Alex : Je pense aussi qu’on n’a jamais trop réfléchi à la chose. Pour nous, c’est notre batteur, point.

Parce que vous êtes des gens bien !

On a tous grandi dans des familles ouvertes d’esprit. Avec des parents bien.

 

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Ça fait déjà un bon moment qu’on discute, vous avez sûrement d’autres choses à faire. J’aimerais juste que l’on fasse le point sur les chansons que vous avez sélectionnées pour votre Carte blanche (deux chansons par personne).

Alex : Roy ORBISON, You got it. J’adore ce morceau, c’est ma mère qui me faisait écouter ça. Mais, à ce jour, celle de TRICKY, Christiansands, reste une de mes chansons préférées. Quand j’ai commencé à écouter du Trip Hop, j’ai pensé que c’était un peu le Venus in furs des temps modernes. Tout a changé pour moi quand je me suis mis à écouter TRICKY, MASSIVE ATTACK, etc., après avoir écouté que des vieux trucs comme Roy ORBISON. C’est pour ça que j’ai choisi ces deux morceaux. 
Stephanie : J’ai choisi Here comes the sun de Nina SIMONE, parce que quand j’étais petite ma mère écoutait beaucoup de vinyls, comme Aretha FRANKLIN, et tous ces chanteurs et chanteuses très émouvants. Elle me demandait “Tu l’entends ? Tu entends l’angoisse dans sa voix ? ”. Et je me concentrais sur sa voix. Avec Nina SIMONE, comme avec Janis JOPLIN, même si c’est deux styles très différents, tu peux ressentir ce qu’elles ressentent. C’est très puissant, j’adore ça. C’est pour ça que j’ai choisi Here comes the sun. J’ai aussi choisi Ain't that lovin' you babe de Link WRAY, j’adore son jeu de guitare, séduisant, sexy, un peu paresseux, mais avec une telle assurance. Je ne sais pas comment le décrire. Il y a une vibe, un peu Texas, ça évoque le désert…
Christian : J’ai choisi The Nomads de Lee HAZLEWOOD, sur l’album Woodchucks. J’adore la musique Surf. Mon jeu de guitare est très inspiré par la Surf. Beaucoup de reverb. J’ai appris à jouer en écoutant The VENTURES. Mon second choix est Porpoise song des MONKEES. L’ambiance de ce morceau représente pour moi la quintessence du style de Rock Psyché que je préfère : au ralenti, avec des paroles qui parlent de, je sais pas, un Monde fou en plastique par exemple [Rires]. Ça pourrait être la bande originale de ma vie de tous les jours !


 

Propos recueillis par La SCANDALEUSE

Traduction : Adeline JASSO
(12 décembre 2023)


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The BLACK ANGELS (Partisan Records, 2022) - Wilderness of mirrors
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Pour prolonger...

The BLACK ANGELS : Bandcamp

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Dans nos archives sonores :
Carte blanche à The BLACK ANGELS (01/11/2023)
Rock à la Casbah #783 (28/09/2023)
SDPU #114 (2017)

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Photographies : Damien DELAYE (concert) ; DR 
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